Pour les 150 ans de l’impressionnisme, le MUba Eugène Leroy de Tourcoing reçoit 58 œuvres impressionnistes du Musée d’Orsay. On t’a déjà fait un article avec tout le programme de ce printemps impressionniste et aujourd’hui on fait un zoom sur l’artiste tourquennois qui a donné son nom au MUba de Tourcoing : Eugène Leroy.
Tu connais probablement Piet Mondrian et ses œuvres géométriques aux couleurs primaires, ou encore Mark Rothko et ses toiles abstraites faites de blocs de couleurs. Et bien là, on te parle d’un de leurs contemporains avec un style bien singulier, qui n’a malheureusement pas eu la même reconnaissance…
Et toi, tu connais Eugène Leroy ?
Eugène Leroy, c’est un artiste tourquennois encore assez sous-côté. La preuve, même en habitant près de Lille, assez peu de personnes connaissent son nom et son œuvre. Il faut dire que le peintre s’est lancé corps et âme dans la peinture en 1927, pour finalement obtenir un peu de reconnaissance dans les années 80, avec une première grande exposition en 1988 au Musée d’Art Contemporain de Paris.
Pourtant, Eugène Leroy en impose dans son domaine et il est même considéré comme une figure importante et innovante de la peinture du XXe siècle. Il a d’ailleurs remporté le prix national de peinture en 1996 et ses peintures décorent les murs de nombreux musées en France et à l’étranger.
Aujourd’hui, l’intérêt pour son travail est croissant, que ça soit du côté des musées ou des marchands d’art. En 2022, une exposition lui a de nouveau été consacrée, 34 ans plus tard, au Musée d’Art Moderne de Paris. Mais le meilleur endroit pour découvrir son travail n’est pas bien loin de chez toi…
Le MUba : musée de coeur d’Eugène Leroy
En 2009, les fils de l’artiste font don de 440 peintures, dessins, gravures et sculptures au MUba, musée de cœur de l’artiste, qu’il a toujours particulièrement chéri lorsqu’il vivait à Tourcoing et aux alentours. En 2010, le MUba devient donc le MUba Eugène Leroy et une salle est entièrement dédiée à l’artiste. C’est l’endroit parfait pour découvrir et comprendre le travail innovant d’Eugène Leroy, directement au cœur de la ville qui l’a bercé.
Une peinture d’Eugène Leroy, ça ressemble à quoi ?
Le truc avec Eugène Leroy, c’est qu’il n’appartient à aucune école, aucune académie, aucun mouvement, même si certains le reconnaîtront plus tard comme expressionniste. Tout au long de sa carrière il s’inspire des paysages du Nord : la côte d’Opale, la campagne d’Haubourdin et ses champs de blé qui rappellent les œuvres de Rembrandt ou encore les canaux de Roubaix et de Wasquehal. Bref, des paysages que tu connais et des atmosphères qui te seront familières. Enfin, vers la fin de sa carrière, il s’intéresse aux portraits et aux nus que tu pourras aussi observer au MUba.
Lumière devant, lumière derrière…comme disait Eugène
Mais toutes les œuvres d’Eugène Leroy ont un point en commun : le travail de la lumière. Celle du Nord est difficile à peindre, complexe et instable. L’artiste transforme d’ailleurs le grenier de sa maison à Wasquehal en atelier et l’aménage de façon à avoir une lumière circulaire pour éclairer ses travaux. Chez Leroy, la lumière ne vient pas seulement éclairer les sujets, elle en émane. Pour observer ses peintures, il faut donc prendre de la distance, du temps et avoir un regard actif pour voir au travers des couches de peinture.
On te laisse avec cette citation d’un des fils d’Eugène Leroy qui décrit l’œuvre de son père:
“La peinture de mon père c’est un peu comme le mystère du trou noir ou de la grotte (…). Si vous passez devant en marchant, distraitement, vous ne manquez rien. Par contre, si vous prenez le temps de vous arrêter, de vous dire “il y a sûrement quelque chose derrière ce trou” (…), peu à peu vous apercevez la lumière à l’intérieur, ni jour ni nuit, ni brillante ni triste. Et soudain un mystère, un secret, est révélé”.
– Eugène-Jean Leroy –
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